Retour en 2019 avec le spoken-word de Sinéad O’Brien

SINEAD O’BRIEN - Taking On Time / 2019 / Speedy Wunderground

Une fois de plus, j’arrive avec du très très lourd en terme d’actus car je vous parle d’un single sorti en 2019 (franchement à ce niveau là je devrais vous faire payer un abonnement au site sérieux). Pourquoi maintenant ? Et bien écoutez tout simplement parce que je suis tombé sur ce son hier et que depuis je fais que de l’écouter en boucle, donc je me suis dit pourquoi pas développer un peu et partager mon plaisir ?

Sinead O’brien, qui nous vient tout droit de Limerick en Irlande (3ème ville la plus peuplée derrière Dublin et Cork !) a fait une sortie pas mal remarquée à l’époque avec ce single “Taking On Time”, qui marquait alors la 30ème sortie du label Speedy Wunderground.

C’est donc l’occasion parfaite de parler de Speedy Wunderground, une fois de plus, parce que bon, ils méritent. Le label est fondé en 2013, et est depuis drivé par Dan Carey, le gars qui a notamment lancé black midi, black country new road, Squid ou encore plus récemment The Lounge Society ou Heartworms. Bref, le mec a un flair de dingue et déniche les futurs stars de la scène post-punk britannique. Puis autant dire que ça rigole pas de ouf avec lui, sur l’onglet “about” du site du label, on a le droit à une liste de guidelines, un peu à la 10 commandements, du process de création en travaillant avec lui : le son doit être bouclé en une journée, pas de pause déj, enregistrement full live, sortie physique en format 7” limité, etc. Chaque single est également accompagné de sa version “dub” sur la face B.

Et cette règle est appliquée pour toutes les sorties de single depuis 2013, alors quand Sinéad O’Brien arrive au studio en 2019, elle sait à quoi s’attendre, et ça donne un truc dingue. Story time : je voulais acheter le vinyl, qui coûte généralement dans les 10 pounds à la sortie (sans compter les frais de douane de batard de l’Angleterre vers la France depuis le #brexit, sérieux c’est quoi ce bordel, je paye un truc 10 balles et je dois 15 balles de douane ?) sauf que là il est bien sold out depuis et sur Discogs les gens le vendent à des grands 40 balles donc bon on va se calmer …

Bref, Taking On Time, c’est la rencontre juste parfaite du spoken word un peu intello et poétique et du son post-punk. Une voix très calme, mais dans laquelle on sent une certaine rage contenue, surtout dans le clip où on la voit sur un tournage un peu bancal, une sorte de faux behind-the-scenes où on a l’impression que quelque chose va pas ,on la voit exaspérée, chantant une phrase sur 10, bref une ambiance (et en noir et blanc !).

Alors je vais pas vous faire une analyse littéraire de son texte, même si on pourrait. D’une parce que je comprends pas grand chose, et de deux parce que j’ai la méga flemme mais ce que je peux dire, c’est que les mots résonnent magnifiquement bien entre eux. C’est de la pure poésie à mes yeux, et le fait qu’elle délivre ses mots sur un ton assuré mais neutre, diction parfaite et soignée, en contraste avec l’instrumentation rapide et nerveuse (qui pourrait clairement être jouée par Fontaines D.C), et bah c’est juste parfait et c’est même plus marquant que si elle gueulait ou avait un chant plus agressif je trouve.

“Take me to the walled city

To define the limits more clearly”

Genre le rythme de cette phase, je sais pas il se passe un truc, c’est trop putain de cool, j’ai envie de suivre des cours d’anglais avec cette meuf où juste elle lit des textes sur des instrus. 

Alors là, je vous parle seulement d’un single qui a 5 ans, mais depuis elle a sorti des trucs hein. Sauf que comme je vous l’ai dit, j’ai découvert hier donc pas encore eu le temps de tout écouter, mais ce sera chose faite ! Dans tous les cas je vous invite vivement à aller streamer Taking On Time et constater par vous-même cette grande classe musicale, ouais, le terme c’est “classe” en fait, trop “classe” cette meuf, 10/10 félicitations du jury mention très bien au bac.

Vous pouvez écouter Taking On Time sur toutes les plateformes : Spotify, Apple Music, Deezer, Amazon Music, Youtube Music, Qobuz.

Précédent
Précédent

Learning To Swim On Empty : Suite (pas) logique mais parfaite pour Wu-Lu

Suivant
Suivant

John Glacier, Ice cold