It’s Daretember !

THE DARE - What’s Wrong With New York ? / Atlantic / 2024

Les soirées new-yorkaises n’ont jamais été aussi proches.

Oh bordel de merde que ça faisait longtemps que j’attendais cet album ! Je fais chier absolument tout le monde avec cet artiste depuis des mois, mais j’ai désormais la confirmation que c’était justifié. Je vais vous faire un court historique, je sais j’ai déjà écrit dessus mais là je parle de l’album, je veux reach un plus grand public #goals.

Alors y’a quelques mois je vous aurais parlé de The Dare vous m’auriez sûrement dit que vous connaissiez pas. Aujourd’hui c’est une autre affaire. Le mec a sorti un premier EP The Sex EP en 2022, 4 titres electroclash et club bien trash qui m’avait carrément marqué, mais sans pour autant que le gars se fasse connaître avec (je l’avais trouvé sur bandcamp pour tout vous dire). Juste un gars un peu insupportable en costume noir qui parle de cul et fait des prods électroniques un peu rétro mais bien agressives. Car oui, son style et son image jouent ÉNORMÉMENT dans son succès. 

Fast forward fin 2024, le gars trend de malade sur TikTok, en particulier avec son plus gros titre Girls : un titre ultra cru et dansant dans lequel le mec parle de niquer tout ce qui bouge, qu’il pourrait je cite “niquer un trou dans le mur s’il se retrouvait en prison” ou encore qu’il aimait tellement les filles qu’il aime même celles qui bouchent le siphon de la douche avec leurs poils de cul. Bref, vous voyez le délire, ça y va à l’ancienne. Et c’est parfait ! 

Et puis pourquoi il trend aussi ? Car il est pote avec Charli XCX, elle l’a dm en écoutant son EP et depuis ils sont amis et il a même produit des titres sur brat, belle pub non ? C’est pas fini, il a aussi produit le titre Guess de Charli en feat avec Billie Eilish ! Et c’est pas tout, il a aussi mixé à la Boiler Room de Charli XCX à Ibiza (oui, celle où on la voit prendre de la grosse coke sous la table de mixage). Bref, son premier album sort dans un momentum quasi parfait pour lui vous l’aurez compris.

The Dare, c’est qui donc ? J’ai diggé un peu évidemment, et il se trouve que c’est un gars plutôt chill en réalité, VOIRE réservé. Alors évidemment dans sa musique ça se capte pas forcément, mais vous savez l’art c’est un exhutoire. J’ai d’ailleurs écouté un podcast américain de 2 mecs qui parlent de fringues qui l’ont invité et c’était trop cool, c’est un gros fan de sapes, et il porte pas vraiment de costard dans la vraie vie, il est très branché fringues japonaises, Agnès b, onitzuka tiger etc. Bref c’est pas la question, tout ça pour vous dire que le gars gère super bien son image. Il était prof de musique dans une école privée à New York, sa ville d’adoption dans laquelle il est devenu une véritable star des soirées underground, notamment ses freakquencies parties qui ont fait beaucoup de bruit. The Dare, c’est ce personnage en costard, ambiance indie-sleaze (le luxe décontracte, presque sale, à la Kate Moss par exemple), qui parle de baise et de soirées tout le temps. Et je dois vous avouer que je suis totalement fan de ça (vous êtes pas des débiles, j’écrirais pas autant sur sa gueule comme ça sans raison). 


Alors c’est bien marrant de cultiver cette image, de faire des singles qui marchent bien sur les réseaux etc, etc, mais un album ? Et bien je dois vous avouer que je suis très heureux du résultat, j’en attendais beaucoup et je suis absolument pas déçu.

Évidemment, on retrouve beaucoup de singles et de titres qui marchaient bien avant, comme Girls ou encore Good Time de son EP, c’est normal. Fun fact d’ailleurs, pour mon dernier jour de boulot à mon ancien taf, j’ai terminé mon mail d’adieu à la boîte en mettant le lien de Good Time et en leur demandant de m’imaginer quittant les bureau dessus, une dernière fois (ça s’appelle le syndrome du main character désolé c’est pas ma faute). Je sais pas si ça a fait son effet, mais j’étais plutôt fier.

Comment vous décrire cet album ? C’est assez spécial, je dirais que c’est de la très bonne pop pour ceux qui veulent un truc plus trash et club ready, et qui aime le cul aussi. Ça s’ouvre sur Open Up, véritable ode à la soirée, un son très rock tournée à l’électro, mais façon The Virgins (écoutez Rich Girls par exemple, vous vous rappelez ?). Open up your arms, your eyes, your legs, bref ouvrez toutes les valves ce soir la team. Good Time ensuite, qui selon moi est le son le plus efficace à ce jour de The Dare, un son purement electroclash, des breaks archi saturés en basse et un refrain à tout péter “fuck meeeeeeeeeee and say you need meeeeeee”, bref, mes collègues ont dû HA-LLU-CI-NER ! (main character encore une fois vous inquiétez pas). En fait, la plupart des sons parlent de soirées, de lui qui invite des gens pour boire danser et niquer, c’est fun. Sur Perfume il sent trop bon et ça attire les gens (le clip c’est littéralement une pub Calvin Klein d’ailleurs), pareil sur You’re Invited, grosses sonorités The Virgins, notamment sur les refrains en mode “whoohoohooo oooohoohhh” qui seraient très très bon en pub. 

Puis y’a quand même un côté super techno et indus qui transparaît, plusieurs titres finissent sur des grosses parties de basses saturées volume à fond, des trucs bruyants de modulations d’électronique, ça reste de la musique énergique. I Destroyed Disco par exemple c’est un putain de banger qui fait exploser les systèmes son, même les paroles changent de ton : “I Put Them All On Suicide Watch”. Donc bourreau des coeurs carrément, c’est validé. Mais là où The Dare me surprend, c’est sur ces quelques titres plus persos, ambiance love. Elevation par exemple, c’est un pur titre progressif avec un synthé qui monte en puissance et des paroles autres que de la baise et de la fête, des paroles très justes même si dites et redites des milliers de fois : “There’s no escaping love”. Le début de You Can Never Go Home me fait penser à New Lands de Justice, d’ailleurs c’est un gros fan d’électro à la french des années 2010, donc Justice, Sebastian, Mr Oizo tout ça c’est sa came de ouf, et ça se ressent de ouf dans ses productions. 


Cet album c’est vraiment un truc pour mettre la pêche, pour sortir et se faire kiffer. Ça capture une énergie entre l’innocence de la jeunesse et à la fois un lifestyle un peu dépravé carrément attractif, tellement loin du monde du travail et du stress. On est à New York avec lui et on va de teuf en teuf, on saute et hurle en choeur sur les refrains, on transpire en boîte, c’est juste le kiff. Puis cette démonstration de skills de production assez impressionnante aussi, réussir à créer des sons d’une esthétique démodée d’électro et de les remettre au goût du jour, de créer des morceaux de pop frais et dansant, avec un esprit trash, c’est vraiment trop trop cool. Tout est maîtrisé, de l’image à la musique.

Énorme coup de coeur, j’étais là au début en plus ! Je vous avais prévenu, The Dare was coming, now it’s here !

Vous pouvez écouter What’s Wrong With New York? sur toutes les plateformes : Spotify, Apple Music, Deezer, Amazon Music, Youtube Music, Qobuz.

Précédent
Précédent

HYPER GAL : Frénésie, frénésie et frénésie

Suivant
Suivant

FONTAINES D.C : Derrière le voile de la romance